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40 Les Spectacles de la Foire.
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rue des Boucheries faubourg Saint-Germain, paroiffe Saint-Sulpice, âgée dc 56 ans, etc. : Dépofe qu'il y a environ quinze ou feize ans la demoifellc Leroi, qui demeuroit alors rue du Four-Saint-Sulpice, vînt lui dire que-dans la maifon appelée le Jardin-Royal, rue des Boucheries-Saint-Sulpice, demeu-Toit le (ieur Audinot en chambre garnie, au troifiju-je étage, et dont la femme étoit fur le point d'accoucher. Que quelques jowvuprès on vint avertir la 'dépofante de fe tranfporter dans ladite maifon •f.B^Ljardin-Royal. Qu'elle fut introduite en une chambre au troifième étagHçJB^Li dépotante vit une femme qui lui étoit inconnue et qui n'attendoit que Ie moment de faire fés couches. Qu'elle apprit dans cette chambre que cette particulière fe nommoit madame Audinot. Que la dépofante accoucha ladite femme Audinot d'une fille." Que le lendemain l'enfant fut portée par la dépofante à l'églife Saint-Sulpice pour y être baptifée. Que comme ledit fleur Audinot étoit alors à l'Opéra-Comique, la cérémonie du baptème ne fe fit qu'après que POpéra-Comique fut fini. Qu'elle préfume qu'il étoit à l'églife pour faire inférer dans l'acte dc baptême fés noms et ceux de ladite femme Audinot. Qu'elle ne s'en fouvient plus à caufe du laps de tems, mais qu'elle fe rappelle bien qu'elle a mis fur fon livre des accouchemens qu'un tel jour elle avoit accouché madame Audinot d'une fille et. que, fur fon regiftre, elle n'a. pas écrit les noms de baptéme parce qu'elle penfoit que cet enfant étoit légitime. Comme auffi que le lendemain du baptême l'enfant fut donné à une nourrice et elle penfe que cette nourrice étoit de Chaillot ou de Palfi. Comme auffi dépofe qu'il y a environ trois ou quatre ans elle étoit dans la rue du Four-Saint-Honoré, venant de defeendre de chez la dame Rivière dont la fille étoit danfeufe fur le théâtre dudit fleur Audinot, ladite femme Audinot et fa fille arrivèrent en voiture à la porte de ladite dame Rivière pour y prendre la petite Rivière et la conduire au théâtre. Que la dépofante dit à ladite femme Audinot, qui étoit dans la voiture : « Bonjour, madame Audinot, comment vous portez-vous ? » Que ladite femme Audinot lui répondit : « Madame, je ne vous connois point. Qui êtes-vous ? » Sur quoi la dépofante lui dit : « C'eft apparemment là mademoifelle votre fille que j'ai eu l'honneur de recevoir et c'eft moi qui vous ai accouchée rue des Boucheries. » Qu'auffitôt ladite dame Audinot dit : «Oui, voilà ma fille et je vous remets bien I » Après quoi la dépofante s'eft retirée. Plus dépofe que ladite femme Audinot a été deux fois chez elle, qu'elle lui a avoué qu'elle n'étoit pas mariée avec ledit Audinot et qu'elle s'appeloit madame de Laprairie, que le fleur Audinot et elle étoient actuellement en procès à caufe de la petite fille et parce que les noms avoient été mal mis dans l'extrait baptiftaire quoiqu'elle eût dit fon vrai nom.-
Signé : Cresson ; Joron.
Du famedi 12 août 1775, huit heures du matin.
Sieur Nicolas-Antoine Alizon, maître d'hôtel de M. le maréchal de Duras, demeurant chez mondit fleur de Duras, grande rue du faubourg Saint-Honoré, paroiffe dc la Madeleine de la ville l'Evêque, âgé de 42 ans, etc. :
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